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Michel Goulet, planteur de chaises

Nulle part ailleurs

Cette œuvre publique de Michel Goulet, installée au bord du Lac des Nations, à Sherbrooke, est composée de 20 chaises uniques en leur genre. Ornées des mots de Luc LaRochelle, un ami de jeunesse de l’artiste, les chaises sont orientées vers le mont Orford.
Cette œuvre publique de Michel Goulet, installée au bord du Lac des Nations, À  Sherbrooke, est composée de 20 chaises uniques en leur genre. Ornées des mots de Luc LaRochelle, un ami de jeunesse de l'artiste, les chaises sont orientées vers le mont Orford.

En 2002, Suzanne Pressé travaillait au Musée des beaux-arts de Sherbrooke au moment où l'institution a consacré une exposition à l'artiste. Michel Goulet a lui-même travaillé à l'installation de ses célèbres chaises en acier inoxydable, sa signaure artistique. L'œuvre a d'abord été présentée dans le stationnement du Musée des beaux-arts de Sherbrooke, rue Dufferin, avant d'être réinstallée au bord du Lac des Nations. Concentré sur sa tâche et les cheveux en bataille, l'artiste a déballé ses chaises une à une, avant de les offrir comme des bijoux aux passants curieux de voir un stationnement se transformer en salle d'exposition en plein air. Michel Goulet, lui, jubilait. Il se trouvait alors au cœur de l'endroit qui a marqué le départ de sa vie d'artiste.

À 20 ans, en 1966, entre ses cours de latin au Séminaire de Sherbrooke, Michel Goulet organise des expositions et des pièces de théâtre, ainsi que des soirées de poésie au centre-ville de Sherbrooke. Il partage un appartement avec des amis sur la rue Alexandre. Et il participe à la semaine des arts organisée par l'Université de Sherbrooke. Il est grandement influencé par Claude Lafleur, le fondateur de la Galerie d'art de l'Université de Sherbrooke.

Après son cours classique à Sherbrooke, il s'inscrit à l'École des beaux-arts à Montréal, et c'est là qu'il découvre la sculpture. Il en tombe pour ainsi dire instantanément amoureux. Puis, c'est une participation à la Biennale de Venise et l'obtention du prix Paul-Émile-Borduas. Il redécouvre ensuite la scénographie dans les années 90 et travaille à la réalisation de décors pour des spectacles du Théâtre Ubu, qui ont raflé cinq prix, dont quatre Masques. 

Depuis l'obtention du prix Paul-Émile-Borduas, en 1990, Michel Goulet doit composer avec la célébrité, car sa renommée s'est intensifiée. L'artiste avoue subir le fait d'être connu et reconnu comme une terrible pression : «Je ne serai jamais où on m'attend. Ça crée un problème parce que ça m'oblige à choisir des sentiers où les gens pensent que je n'irai pas. L'attente est la pire des pressions, parce que je veux être vivant, ne pas rentrer dans un moule. Et pour ça, il faut vivre autrement. Sans faire de l'art, je me sentirais complètement inutile dans la vie. Je ne suis fait que pour ça.» Parions que le sculpteur saura encore nous surprendre là où on ne l'attend pas.

Des chaises habitées

Cette œuvre publique de Michel Goulet, installée au bord du Lac des Nations, à Sherbrooke, est composée de 20 chaises uniques en leur genre. Ornées des mots de Luc LaRochelle, un ami de jeunesse de l'artiste, les chaises sont orientées vers le mont Orford.